Rédaction Web et SEO : Comment faire rimer article optimisé avec contenu de qualité ?

Par Tania Messaoudi, Directrice éditoriale (Ultramedia)

Le SEO est devenu quasiment indissociable de la rédaction web. Si vos contenus s’adressent avant tout aux lecteurs, ils doivent aussi respecter un certain nombre de règles pour être visibles et valorisés par les moteurs de recherche. Comment parler à la fois la langue de Google et celle des internautes ? Quelles sont les bonnes pratiques à mettre en place pour optimiser ses contenus ? On fait le point.

Rédaction web : quand le SEO améliore la qualité de vos contenus…Et la confiance des internautes

96,55% : c’est le nombre de contenus en ligne qui n’obtiennent aucun trafic depuis Google¹ (oui, c’est beaucoup). Pour qu’un contenu soit lu par les internautes, il faut d’abord qu’il soit visible par les moteurs de recherche qui vont évaluer sa qualité et sa pertinence par rapport à un sujet précis.

Pas de panique : on peut faire rimer article optimisé avec contenu de qualité. C’est même recommandé puisque depuis plusieurs années, Google fait de l’intérêt des lecteurs sa priorité pour valoriser des contenus dans ses pages de résultats.

Exit le black hat SEO, qui consiste à faire du « bourrage mots-clés », de la duplication de contenus ou encore de la génération massive de liens externes pour se positionner. Aujourd’hui, Google pénalise les contenus peu qualitatifs grâce à plusieurs mises à jour de son algorithme répondant aux doux noms de Panda, Hummingbird, Bert et autre Pigeon.

Pour synthétiser en quelques lignes des années d’évolution de l’algorithme, le moteur de recherche plébiscite aujourd’hui les articles :

uniques (non dupliqués),
fiables,
qui ont une vraie valeur ajoutée pour l’internaute, apportant une information inédite, un test produit, un avis sourcé,
structurés avec un titre, un chapô, des sous-titres,
illustrés avec un visuel pertinent, une infographie, un graphique, une vidéo
qui ont une cohérence au sein du site, marquée par des liens entre les pages,
qui s’appuient sur un champ lexical riche, utilisé sans en abuser.

Des Quality Raters employés par Google évaluent aussi la qualité des contenus pour s’assurer qu’ils sont fiables, uniques, à jour, enrichis de schémas, de vidéos, de photos qui nourrissent le propos. Le SEO va donc, aujourd’hui et de plus en plus, dans le sens de la qualité du contenu et de la fiabilité de l’information. L’objectif : affiner les résultats présents dans la page de résultats pour un mot-clé donné, et fournir à l’internaute LE contenu qui répond à ses attentes.

Des règles de rédaction web qui manquent parfois de bon sens

Plusieurs logiciels et outils sont mis à la disposition des rédacteurs web pour optimiser leurs contenus au mieux. Si leur intérêt est réel, il faut aussi être conscient de leurs limites et faire preuve de bon sens pour construire ses articles.

Le contenu doit contenir un nombre de mot précis
Selon certains outils, un texte doit contenir un nombre de mots précis pour être performant. Or, ce n’est pas la longueur qui fait la qualité : un contenu de 500 mots qui répond précisément à la question posée vaut mieux qu’un long dossier redondant et finalement moins intéressant pour le lecteur.

User et abuser des mots-clés
Une règle vieille comme le monde du SEO et qui a la peau dure : plus on répète un mot-clé, plus on a de chances de se positionner sur la requête associée. Un outil peut ainsi exiger que vous répétiez 10, 15 fois un mot-clé, faute de quoi votre contenu sera considéré comme médiocre, car pas assez optimisé.
Attention : l’utilisation d’un mot-clé signale aux moteurs de recherche que l’article est bien en phase avec le sujet traité. Pour autant, inutile de le répéter à outrance. Le risque : tomber dans la sur-optimisation, avoir un contenu indigeste et redondant, et lasser le lecteur.

Du contenu vraiment unique
Certains outils d’aide à la rédaction posent des conditions défiant les règles du bon sens pour savoir si un contenu est dupliqué ou non. L’utilisation d’une expression longue, comme « Groupe de cellules captant et décarboxylant des précurseurs d'amines » dans un article médical peut être considéré comme du plagiat car elle est présente à l’identique sur d’autres sites. Alors qu’il s’agit tout simplement de jargon médical, plutôt compliqué à reformuler.

Optimisation
Si les années 2000 symbolisent l’âge d’or du web, n’oublions pas qu’on leur doit aussi la chanson Gangnam Style, la Tecktonik et des règles de SEO pas très subtiles (pour rester courtois). Citons par exemple l’obligation de placer le mot-clé le plus à gauche possible de la balise title et des hn, rendant la titraille parfois peu naturelle, voire incorrecte sur le plan syntaxique. Une règle qui est parfois encore appliquée alors qu’on le sait : Google privilégie la compréhension du texte et considère le mot-clé dans une phrase globale, qu’il soit placé à gauche ou non.

Les bonnes pratiques à garder en tête pour rédiger sur le web

Il n’existe pas de méthode infaillible pour produire des contenus performants, et encore moins de formule magique pour décrocher la sacro-sainte position zéro sur la page de résultats Google. En revanche, respecter quelques règles simples pourra vous permettre de fournir une réponse pertinente aux questions de vos lecteurs. Et c’est déjà pas mal.

Écrire avant tout pour l’internaute : il est impératif de connaître sa cible et d’adapter le contenu à ses attentes : ados, parents, seniors, jeunes actifs, retraités, propriétaires, locataires…
Il faut également connaître les habitudes de « consommation du contenu » de ses cibles : sur laptop, sur smartphone, des articles, des vidéos, sur les réseaux sociaux, via la recherche vocale…
Choisir les bons mots-clés : point trop n’en faut. Vous pourrez ensuite développer un champ lexical autour de ces expressions, pour éviter d’avoir un texte trop redondant, indigeste pour les internautes…Et pénalisé par les moteurs de recherche.
Choisir des sources récentes et fiables : on exclut les blogs mis à jour pour la dernière fois en 2016, les forums, les vidéos d’amateurs disponibles sur Youtube) et on privilégie les sources institutionnelles et officielles.
Structurer son contenu : avec un h1 (titre), un chapô introductif, des hn pour structurer les sous-parties, des liens, des call to action pour mener l’internaute vers une page, un produit ou un service en particulier.
Travailler également sa balise title et sa méta description :
- La title va indiquer au lecteur le sujet de votre article. On doit y trouver le mot clé principal.
- La méta-description n’a pas un réel intérêt en termes de SEO : en revanche, elle va indiquer à l’internaute que la page traite bien du sujet qui l’intéresse. La méta description, c’est un peu le « teaser » de votre contenu.
Enrichir son contenu avec des photos, des vidéos, des schémas, des infographies, des formats interactifs…Pour apporter une réponse complète à l’internaute, vulgariser une information trop scientifique ou se différencier, tout simplement.
Partager son contenu sur les réseaux sociaux et via sa newsletter, pour optimiser sa visibilité

Le SEO est un sujet à la fois passionnant et en constante mutation : nul doute que les algorithmes nous réservent encore de nouvelles évolutions pour garantir la fiabilité des contenus. Et si la voie la plus sûre pour satisfaire Google, c’était de produire des articles en pensant avant tout à l’intérêt du lecteur ?

Sources :
1 : https://ahrefs.com/blog/search-traffic-study/