”Il faut faire confiance à celui qui est au plus proche de l’action pour prendre les décisions”

Interview réalisée par Tania Messaoudi, Directrice éditoriale (Ultramedia)

Les organisations sont confrontées à de nombreux défis dans leur stratégie de communication interne :  fédérer leurs collaborateurs autour d’un projet commun, raconter les transformations de leur organisation ou encore fidéliser les équipes dans une dynamique positive. Le recours à l’intelligence collective est de plus en plus fréquent pour relever ces défis. Rencontre avec Marc Renaud, directeur de la communication interne et institutionnelle de Leroy Merlin, qui nous explique comment s’appuyer sur les forces internes pour améliorer sa communication auprès des équipes.

L’intelligence collective n’est pas le 1er levier qu’on pense à activer quand on souhaite améliorer sa communication interne. Qu’est-ce qui a amené Leroy Merlin à y avoir recours ?

Marc Renaud - Leroy Merlin est une entreprise où l’intelligence collective fait partie des fondamentaux. Nous impliquons nos collaborateurs dans les prises de décisions et dans la co-construction de notre vision. 
Cette vision est bien plus qu’une stratégie : c’est une feuille de route qui doit être assez large et engageante. Il est donc fondamental qu’elle embarque tous les collaborateurs, qu’elle donne du sens à leur quotidien et qu’ils soient acteurs de sa construction.

Comment a été accueillie cette invitation à prendre part à la communication interne par les collaborateurs ?

Marc Renaud - Chez Leroy Merlin, nous n’avons pas eu besoin de convaincre : les collaborateurs sont à l’aise pour échanger et conseiller, c’est une compétence native dans leurs métiers.
L’une de nos maximes, c’est “Il faut faire confiance à celui qui est au plus proche de l’action pour prendre les décisions”. Donner de l’autonomie à l’individu, le faire grandir, c’est naturel chez Leroy Merlin. Donc l’initiative a été très bien accueillie et appréciée. Pour preuve, nous avons fait un constat intéressant à la suite du travail mené sur les 3 premières visions : dans les mois qui ont suivi, le chiffre d'affaires a pris une pente ascendante imprévue. Ce travail collaboratif a donné naissance à un regain de motivation, de sens, de collectif, de plaisir chez les collaborateurs, probablement lié au fait de les rendre acteurs des décisions.

Est-ce qu’il existe des bonnes pratiques, des outils pour impliquer ses collaborateurs et créer une dynamique, à la fois sur le plan individuel et collectif ?

Marc Renaud - Je parlerais plutôt d’ “ingrédients” qui doivent être réunis. Cette année marque le centenaire de Leroy Merlin : c’est l’occasion d’explorer nos valeurs communes, tous ensemble. On propose aux collaborateurs de s’ouvrir sur le monde : “Qu’est-ce qu’il va se passer demain? De quoi seront faits le commerce, l’habitat de demain ? Quel sera le rôle de l’entreprise dans la République de demain ?” 
Une fois ces questions posées, chacun vient avec un morceau de réponse et le partage aux autres. Ça nécessite d’adopter une posture d’ouverture et de faire preuve d’humilité. On ne se met pas au centre du jeu : on est un acteur du jeu, au milieu des autres.

A contrario, est-ce qu’il existe des erreurs à éviter ?

Marc Renaud - Je dirais qu’il faut garder à l’esprit que l’intelligence collective ne s’applique pas à tout : on ne co-construit pas tout au sein d’une entreprise. Il faut une hybridation entre l’intelligence collective et la communication descendante. 
Dans une entreprise qui compte 28 000 salariés comme Leroy Merlin, l’erreur serait de négliger la communication corporate et de tout laisser à la main des collaborateurs pour les laisser construire leur communication. On a parfois besoin de faire des choses simples, d’apporter un message clair, direct. Informer les gens, ce n’est pas un vilain mot !

Merci à Marc Renaud pour sa participation à notre Talk sur l’intelligence collective et pour sa confiance.

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