Par Tania Messaoudi, Directrice éditoriale (Ultramedia)
Les cadeaux de Noël sont déballés, le champagne du Nouvel an est sabré (et bu avec modération) : c’est l’heure d’accueillir 2024 et son lot de bonnes résolutions. Et si, cette année, vous preniez des bonnes résolutions pour améliorer votre stratégie éditoriale ? Redéfinir ses objectifs, tester de nouveaux formats, s’aventurer sur de nouveaux canaux de diffusion, affirmer son identité : voici quelques pistes à explorer pour mieux communiquer.
1 - Des objectifs clairement (re)définis
Créer du contenu pour alimenter son site régulièrement, c’est bien. Avoir un objectif et une cible bien définis, c’est encore mieux. Au fil des mois, des années, votre message peut évoluer et votre audience aussi. D’où l’importance de les remettre régulièrement en question.
Parmi les exemples les plus illustres, dans les années 90, la marque Petit Bateau est au bord du dépôt de bilan. Elle doit son salut à un changement de cible pas forcément prévu. Karl Lagerfeld, en faisant défiler Claudia Schiffer dans la marinière iconique de la marque, met un énorme coup de projecteur sur Petit Bateau et attire l’attention d’une cible adulte. La marque ne s’adresse plus seulement aux enfants (et aux adultes qui achètent leurs vêtements) : elle séduit aussi les « grands », de l’étudiant en quête de confort aux victimes de la mode pour qui la marinière devient un indispensable. L’audience évolue, et le message s’adapte.
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2 - Valoriser son identité
Pour les consommateurs, un nom et un logo ne suffisent plus pour créer l’adhésion. On n’achète plus seulement une marque, un produit ou un service : on valide également une éthique, une raison d’être, un mode de vie. Une démarche de plus en plus présente chez les consommateurs, en quête d’authenticité.
Définir son identité, c’est brandir ses convictions, affirmer sa raison d’être. On parle de ce pourquoi on existe, de ce qui nous anime au quotidien et de la façon dont on veut construire l’avenir. Définir son identité, c’est aussi clamer haut et fort sa différence par rapport aux autres. En répondant à la question « Pourquoi ma marque est unique ? », on identifie la raison pour laquelle les clients devraient nous accorder leur confiance, plutôt qu’à nos concurrents.
Cette singularité peut être un engagement en faveur de l’environnement, du pouvoir d’achat, de la diversité, de l’originalité. C’est peut-être une histoire particulière, une entreprise familiale, un fonctionnement collaboratif. C’est en tout cas ce qui vous permettra de vous démarquer, pour mieux marquer les esprits.
Et pour décliner son identité, il faut raconter son histoire. Motion design, vidéo, manifeste… À vous d’adapter le format pour que le storytelling soit efficace, et atteigne son objectif : créer une émotion, en toute sincérité.
3 - Une stratégie rationnalisée
En 2024, c’est décidé, on lutte contre l’infobésité et on devient adepte du « slow content », un mode de production qui privilégie la qualité à la quantité. Moins de contenus, mais plus ciblés, plus pertinents, plus engageants. Le slow content n’est pas seulement une démarche RSE, c’est aussi une façon de prendre soin de son audience, en lui proposant du contenu qui répond à ses attentes en lui évitant le superflu, dans un monde qui le sollicite sans cesse.
Pour cela, il est impératif de se poser les bonnes questions avant de produire un contenu :
- Est-ce que ce sujet intéresse ma cible ?
- Est-ce que je suis légitime pour traiter ce sujet ?
- Est-ce que ce sujet est en phase avec ma ligne éditoriale ?
- Est-ce que mon article apporte une plus-value sur ce sujet, par rapport aux articles déjà en ligne ?
Si vous avez répondu 4 fois oui, vous pouvez rédiger ! Et si vous avez déjà traité ce contenu par le passé mais qu’il est incomplet, mettez-le à jour plutôt que de créer un nouvel article redondant.
4 - Des formats qui s’adaptent aux sujets
Un ado, un jeune actif, un quinquagénaire et un retraité ne consomme pas l’information de la même façon. Pensez à adapter les formats en fonction du sujet traité, mais aussi de votre cible. Le compte-rendu d’un salon que vous avez organisé intéressera plus l’internaute sous forme d’une vidéo, tandis que le rapport d’une étude aura plus d’impact s’il prend la forme de visuels, avec des infographies, des graphiques qui vulgarisent l’information.
N'ayez pas peur de tester de nouveaux formats en produisant des vidéos, une série de podcasts, un motion design, ou en lançant votre propre newsletter. C’est en recueillant les retours de votre audience, en étudiant les vues et les impressions enregistrées par vos publications que vous pourrez cibler les attentes de vos lecteurs et adopter le meilleur format.
5 - Développer sa stratégie social media
Une communication performante sur les réseaux sociaux permet de donner plus de visibilité à sa marque et à ses contenus, d’élargir son audience et de générer plus de leads. Encore faut-il connaître son public pour lui adresser le bon message, sur le bon canal : évidemment, vous ne toucherez pas la même audience sur Tik Tok et sur LinkedIn, et le message doit s’adapter d’un réseau à l’autre. Il est donc nécessaire de définir vos personae pour savoir à qui vous vous adressez, et quels sont leurs canaux de prédilections.
Une fois votre audience identifiée et vos canaux sélectionnés, publiez régulièrement du contenu pour animer vos comptes, variez les formats, déclinez vos publications sous forme de carrousels, d’infographies, de sondages, de gifs : testez, et observez ce que plébiscite votre audience.
6 - Faire équipe avec un influenceur
Autre levier pour booster votre stratégie social media en 2024 : s’associer à un influenceur en adéquation avec les valeurs de votre marque. Cet ambassadeur de choix vous apportera sa notoriété et sa crédibilité pour porter vos messages sur les réseaux, et vous faire connaître auprès de sa communauté. Banques, luxe, mode, alimentation, santé, high tech : aucun secteur n’y échappe. Pourquoi ne pas franchir le pas ?
En 2018, la marque Jennyfer s’est laissé tenter, et elle a bien fait. Reléguée au rayon des marques « cheap » destinée aux pré-ados et au bord de la faillite, la marque de prêt-à-porter a dû se réinventer totalement. En adoptant un nouveau nom tout d'abord : «Don’t call me Jennyfer » refusant les étiquettes comme la cible à laquelle elle s’adresse, et en s’associant à des influenceurs pour redorer son image. Lena Situations, Bilal Hassani, Mayadorable vont lancer leur propre collection capsule, montrer les coulisses sur leurs réseaux et parler à une cible qui a leur âge, partage leurs préoccupations et leurs valeurs. Un pari largement gagnant pour la marque, qui s’est même offert le luxe de s’ouvrir à un public masculin.
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7 - Optimiser son organisation
L’organisation est le ciment d'une stratégie éditoriale efficace. Elle permet de fluidifier la production et de gagner en visibilité, pour anticiper les thématiques à traiter. Elle se traduit par :
- des instances de pilotage (comités éditoriaux réguliers, veille partagée…) ;
- la mise en place d’un calendrier éditorial précisant le sujet, l’angle à adopter, l’objectif du contenu, les ressources à exploiter (interview, tournage vidéo, podcast, infographie, sources en ligne…) ou encore la date de rédaction et de mise en ligne prévues ;
- des process de production (qui rédige, quand, dans quels délais) ;
- des process de validation et de mise en ligne/ d’impression du support.
Chaque organisation est différente, selon le nombre de sujets à traiter et le nombre de personnes qui interviennent dans la production. À vous de mettre en place un workflow sur-mesure, qui répond à vos besoins.
Bonne année à tous !